Robert Lobetta, maître de l’avant-garde

Par Berenice, le

Pour fêter l’arrivée de notre dernier TRIBU-TE Magazine dédié à l’art, continuons notre galerie d’artistes prestigieux. Place à Robert Lobetta. 

On ne présente plus Robert Lobetta, artiste multirécompensé qui a poussé la coiffure et ses possibilités bien plus loin qu’on ne pouvait l’imaginer. Il revient ici sur son rapport à l’art et à la création. 

Quand est-ce que la coiffure devient un art ?

Si l’on souhaite considérer la coiffure comme une forme d’art, elle doit exister en dehors des normes esthétiques classiques et se présenter comme quelque chose que l’on découvre pour la première fois. La coiffure a un rayonnement limité dans le monde de l’art, mais la photographie de coiffure a su se faire une place de choix depuis les années 60 grâce à Vidal Sassoon qui a amorcé une révolution photographique dans l’imagerie capillaire. Il existe une dimension artistique dans la coiffure, cela ne fait aucun doute. Je le vois en ce moment dans un nouveau groupe d’avant-gardistes. Nous découvrons la coiffure sous un jour totalement nouveau. Cela en fait-il de l’art ? Seul l’avenir nous le dira si on retrouve de telles créations dans des expositions.

Cherches-tu à susciter une émotion particulière ?

J’invite le public à partager avec moi et mon travail un même espace, afin qu’il ressente une variété d’émotions. Cette rencontre peut prendre la forme d’une conversation, d’un débat, ou susciter un sentiment d’incompréhension, de la confusion, être une source d’inspiration ou dessiner un sourire sur les lèvres. J’espère que mon travail créatif véhicule cette complexité qui réside en chacun de nous.

Te définis-tu toujours comme un coiffeur ?

En 1977, mon ami Charles m’a dit : « Robert, tu ne cesses de dire à quel point tu aimes l’art. Et si tu arrêtais de penser comme un coiffeur pour te mettre à penser comme un artiste ? » Il m’a fait comprendre que si je pouvais tisser des cheveux, il n’existerait aucune limite créative. Il faut appréhender les cheveux comme un sculpteur appréhende l’argile. Ce moment a marqué le début de la fin du simple métier de coiffeur, et le début de la coiffure avant-gardiste telle que nous la connaissons aujourd’hui.

A retrouver également sur notre site : Christophe Gaillet, entretien exclusif ; Charlie Le Mindu nous parle d’art ; Jean-Baptiste Santens, l’artiste qui cartonne !