Le Musée des Arts Décoratifs propose une rétrospective extraordinaire de l’œuvre de Thierry Mugler à travers 140 tenues jamais exposées. Un créateur qui a marqué l’univers de la mode par son imaginaire singulier. L’occasion de vous présenter Thierry Mugler à travers trois tendances qui ont marqué son parcours artistique.
Le bestiaire
1997 – 1998, deux collections phares rendent hommage à la beauté du monde animal : Les insectes et notamment son magnifique fourreau orné d’ailes de papillon de la Maison Lemarié, spécialisée dans la plumasserie ; et La Chimère, avec sa créature mythologique à l’armure articulée, aux écailles brodées de cristaux, de diamants fantaisie, de plumes et de crin de cheval. Des milliers d’heures de travail réalisées en atelier. On est subjugué par ces magnifiques créations, inspirées des reptiles, insectes, oiseaux et papillons. Ici, pas de fourrure ou de plume, mais seulement des matières synthétiques qui s’attachent à reproduire les pelages les plus colorés et complexes avec à la fois un réalisme et une inventivité absolue.
Les femmes robotiques
Mugler imagine également des silhouettes aérodynamiques et robotiques emblématiques de son univers créatif. Il est fasciné par la bande-dessinée et la science-fiction, les armures médiévales, le design industriel et l’automobile futuriste. En 1989, il présente sa collection Buick en hommage à l’Americain Harley J. Earl, qui a dessiné les ailerons des Cadillac Eldorado en 1959. Le couturier conçoit des fourreaux amovibles ou « décapotables », des bustiers « pare-chocs », ou des ceintures « radiateur ». En 1995, lors du défilé anniversaire des vingt ans de sa maison, la mannequin, coiffée d’un grand chapeau et vêtue d’une robe en mousseline noire sous un manteau de satin violet, révèle son corps robotisé, hommage au robot Futura du roman Metropolis.
La « glama-zone »
Prenant le contre-pied de la tendance flower power des années 1970, Mugler invente la « glamazone » : une femme moderne, chic, urbaine et fantaisiste. La femme Mugler s’assume avec des chapeaux surdimensionnés, des épaules extralarges, des robes et vestes moulées, une poitrine pigeonnante, une taille de guêpe, corsets rutilants, cuissardes interminables, talons « sabre » et même « décolleté-fesses ».
« Ma seule vraie vocation, c’est le spectacle. » Loin des défilés étriqués dans les salons privés, Mugler a révolutionné la mode avec ses défilés-spectacles et ses mannequins vedettes.