Le plus parisien des stylistes japonais, Kenzo Takada, est décédé des suites du Covid-19 ce dimanche 4 octobre. Il laisse le souvenir d’un homme au look d’éternel adolescent, connu pour ses motifs hauts en couleurs, mais également devenu discret depuis sa semi-retraite débutée, il y a une vingtaine d’années.
Précurseur de la mondialisation de la mode, Kenzo a conquis Paris avec ses imprimés graphiques et floraux jusqu’à la vente de sa marque de vêtements à LVMH en 1993 et son retrait de la mode 6 ans plus tard.
Une formation prestigieuse au Japon
Né en 1939 et cinquième d’une famille de sept enfants, Kenzo a très tôt feuilleté avec grand intérêt les magazines de mode de ses grandes sœurs jusqu’à intégrer la prestigieuse école de mode de Tokyo, le Bunka Fashion College. Il débarque sans bruit en France, en janvier 1965, pour ne plus en repartir et devenir le premier styliste japonais à s’imposer dans la capitale parisienne.
L’ascension parisienne
Kenzo approche d’abord les créateurs et boutiques de mode pour proposer ses dessins pleins de couleurs et de motifs chatoyants. Il ne coupe cependant pas les liens avec les magazines japonais pour qui il adresse régulièrement des photos de la capitale parisienne qui font grand bruit de l’autre côté de la terre.
Il réalise d’abord un stage de stylisme chez Renoma avant d’ouvrir sa première boutique en 1969 qu’il intitule Jungle Jap pour une entrée fracassante dans le milieu de la mode parisienne. Les jeunes Parisiens s’entichent des motifs originaux et des cotonnades japonaises pour une aventure qui allait durer plus de 30 ans avec des diversifications réussies dans les accessoires et les parfums.
Un pilier de la mode parisienne
Ami de Karl Lagerfeld, d’Andy Warhol ou d’Yves Saint Laurent, il était également connu pour l’organisation de fêtes aussi excessives que mémorables. Il était revenu sous les projecteurs début 2020 pour le lancement d’une ligne de design.
Avec ses lunettes rondes aux couleurs flashy, sa mèche de cheveux gris et son éternel sourire vissé aux lèvres, il était devenu une figure de l’univers parisien de la mode qui perd année après année ses plus prestigieux représentants.