Adam Reed, son ascension spectaculaire

Par Berenice, le

Adam Reed, coiffeur britannique star, sera sur la scène du Tribu-te Show, le 11 septembre prochain. L’occasion de revenir sur ses débuts, sa carrière dans la mode, et le développement de son salon londonien. En introduction, retrouvez sa performance lors du Tribu-te Show en 2014.


 

Adam Reed est plébiscité par la presse beauté. Il est très demandé pour les défilés et les sessions de formation. Et il fait dorénavant partie de la grande famille de la mode. Il se concentre aujourd’hui sur son propre salon qui porte son nom, situé dans l’est de Londres.

L’ascension d’Adam Reed

Aussi loin qu’il se souvienne, Adam Reed a toujours été attiré par les odeurs de salon et de la laque Elnett, dans sa ville natale de Minehead. À force de travail, il s’est hissé parmi les meilleurs et a côtoyé mannequins, rock stars et légendes de la mode.

À l’âge de 13 ans, il obtient son premier emploi d’assistant dans le salon Something Else à Minehead. L’école a toujours été pour lui la salle d’attente avant de commencer sa vie professionnelle et il la quitte sans regret dès ses 16 ans. Il est attiré par Londres, par l’effervescence de King’s Road et Covent Garden. 

Il finit sa formation à l’université de Taunton, passionné par la découverte de nouveaux outils et produits. Il investit dans un appareil photo et participe à tous les concours qui se présentent à lui. Il gagne sa place pour le Symposium Redken où il découvre Charles Worthington et Allan Peters.

Le glamour entre Londres et New York

En 1995, Charles Worthington est une marque qui a le vent en poupe. « J’ai senti que je pouvais évoluer avec eux », raconte Adam. Son entrée dans la vie londonienne s’est faite dans le légendaire salon Worthington de Fitzrovia. Qu’il s’agisse d’une stratégie ou d’un heureux coup du sort, Adam n’aurait pas pu choisir un meilleur endroit pour cultiver ses objectifs de carrière.

Les journées glamour dans le salon alternent avec des jobs du soir pour joindre les deux bouts. Il travaille pour Christian Lacroix, Thierry Mugler et le créateur Alexander McQueen, alors inconnu. C’est dans ce milieu qu’il rencontre l’aristocrate britannique et icône de la mode Isabella Blow. « Lorsque j’ai rencontré Issie pour la première fois, elle semblait assez timide, mais elle avait une énorme personnalité, raconte Adam. L’énergie de cette époque était incroyable. » Il décrit une communauté solidaire où l’on échangeait des coupes de cheveux contre des vêtements et où l’on créait des réseaux autour de verres et de dîners élaborés. Blow a eu une influence profonde sur Adam. Les années qui ont suivi ont été marquées par des fêtes spectaculaires, des opportunités étonnantes et une scène sociale bouillonnante qui a permis à Adam de se mêler à l’élite de la mode et d’alimenter sa réputation florissante.

Lorsque Worthington s’installe à New York, Adam fait partie de l’équipe chargée d’y lancer le salon. Il reste aux États-Unis pendant deux ans, se mêlant à la nouvelle foule de la mode et veillant à ce que les grands noms d’Hollywood soient parfaitement coiffés lors des Oscars et des Golden Globes.

La vie de salon

Et si Adam peut alors sans aucun doute citer suffisamment de noms célèbres pour remplir les pages d’un glossaire sur les célébrités, sa véritable motivation est bien plus élémentaire. « En fin de compte, je suis un coiffeur de salon. » C’est ainsi qu’il retourne à Londres en 2007 et qu’au cours des dix années suivantes, il créé, avec son collègue coiffeur Paul Percival, deux salons qui affichent complet et une gamme de produits qui se vend dans le monde entier. Percy et Reed forment un partenariat indomptable qui remporte de nombreuses récompenses et travaille pour des émissions de télévision à succès telles que The X Factor.

East London

Aujourd’hui, Adam Reed fait cavalier seul. Après s’être séparé de Percival, il a décidé de suivre une voie différente et de réaliser enfin son ambition ultime : avoir son propre nom au-dessus de la porte. On pourrait dire qu’Adam Reed London est l’incarnation du caractère d’Adam. Pas du tout tape-à-l’œil ou ostentatoire, il est discret, accueillant et ne porte aucun jugement. On y trouve des meubles originaux, des pièces recyclées, des objets que ce collectionneur passionné a trouvés et pour lesquels il a craqué, sans oublier des archives issues de son expérience dans la mode.

« J’ai essayé de prendre toutes les choses que j’aime, du service au produit, en passant par le design, et de les incorporer dans un grand endroit joyeux qui vous donne de beaux cheveux et un grand sourire sur votre visage, dit Adam. Mon ambition a toujours été de créer des cheveux beaux et faciles à porter, et c’est ce que vous trouverez dans le salon. » La formule fonctionne manifestement. Le salon est plébiscité dans la presse.

Ses rôles d’ambassadeur

Le dévouement d’Adam pour les cheveux et son obsession pour le matériel nécessaire à leur création, ne sont pas passés inaperçus. En tant qu’ambassadeur de L’Oréal Professionnel, il partage une relation de longue date avec ce géant des produits. Pour Adam, la raison pour laquelle ce partenariat fonctionne si bien est qu’« ils sont intéressés par ce que j’ai à dire et me laissent être moi-même ». Au-delà de L’Oréal, on lui demande souvent d’animer des discussions sur les tendances, de participer à des projets de développement de nouveaux produits, d’élaborer des messages et de présenter des lancements exclusifs. Il est également ambassadeur mondial de ghd, un rôle qu’il remplit avec autant de plaisir.

Le vrai Adam Reed

L’un des moments dont il a été le plus fier est survenu lorsqu’il a été nominé pour le coiffeur de l’année aux British Hairdressing Awards en 2019. « J’étais époustouflé, j’ai pleuré pendant tout l’après-midi quand je l’ai appris », dit-il en riant. Les images qu’il a tournées pour sa collection étaient brutes, non retouchées et reflétaient le vrai lui. Bien qu’il n’ait pas remporté le prix, il a quitté le Grosvenor House avec un grand sourire sur le visage. Plus récemment, il a reçu un prix en reconnaissance de sa campagne de lancement du nouveau salon aux British Hairdressing Business Awards. Un honneur qui, là encore, a failli lui faire verser une larme.

Les médias sociaux d’Adam sont un sujet de conversation en soi. Sans honte, il parle de santé mentale (« Si j’ai eu une journée de merde, je le montre »), de son travail et de l’industrie qu’il aime, ainsi que de la vie à la maison. Cette vie à la maison se compose de son mari Kenny, de son fils adoptif Riley et de leurs cinq chiens de sauvetage.

Même pendant son temps libre, le cerveau créatif d’Adam s’arrête rarement de tourner. Il avoue avoir trois carnets qu’il tient constamment à jour avec des pensées, des notes, des gribouillis, de grandes idées. Il est clair que son dévouement pour les cheveux n’a jamais faibli. Des projets passionnants se profilent pour ce sympathique visionnaire du cheveu, qui a atteint son objectif de « tout faire ».